SX US

Supercross US : Atlanta 1 vu du canapé

Article ajouté le 13/04/2021

Chaque épreuve qui passe rapproche un peu plus Cooper Webb d'un deuxième titre en Supercross US. Cette fois, il a suffi d'un bon départ au pilote Pit Bull KTM pour s'offrir un nouveau podium et, plus important, gonfler sérieusement son matelas de points d'avance.

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La star #1 de ce rendez-vous d'Atlanta était, au choix, soit la piste, soit le temps. Les radars météos promettaient l'enfer, mais une nouvelle fois l'équipe chargée de la piste a fait des miracles. OK, ça glissait en série, mais arrivé en finale, c'était business as usual. Chapeau, les gars ! La piste, donc, était une sorte de SX sous stéroïdes avec des enchaînements costauds, notamment à cause de la pluie et des ornières qui en résultent, et des temps au tour plus long qu'un Thema d'Arte sur la naissance du syndicat Solidarność en Pologne. Mais aussi et surtout des whoops, deux séries, qui ont joué un rôle central dans les courses 250 comme 450. Reste à voir si la rapidité de cette piste n'aurait pas pénalisé les possibilités de dépassements en cas de sol sec. On verra mardi, j'imagine. 


Eli Tomac s'offre sa troisième victoire de la saison. Autant que Ken Roczen, mais moitié moins que Cooper Webb ... 

On n'a peut-être pas retrouvé le Grand Tomac, mais cette Eli-là est tout de même largement plus saignant qu'à bien d'autres occasions cette saison. Parti prudemment en heat le temps d'appréhender la piste et l'adhérence, il a ensuite profité de la chute de Barcia pour s'imposer solidement. En finale, pareil. Moyennement parti, il s'est mis au boulot sans génie mais avec application, gagnant du terrain peu à peu. OK, il a profité de la chute de Plessinger et de l'erreur commune de Sexton et Clason, mais il était là. Une fois AP7 éliminé, je pense de toute façon (ça n'engage que moi!) qu'il aurait eu Sexton dans ce fameux dernier tour. C'est simple, on entendait la musique des Dents de la mer en fond sonore, l'attaque du requin vert était inévitable. Bref, ça fait quand même plaiz' de voir ET1 faire honneur à son statut de champion sortant, même si ce n'était pas toujours fin ou joli. Efficace, en tout cas. 36 points de retard, il avoue lui-même ne plus penser au classement mais vouloir des victoires. On valide ce projet ! Des rumeurs laissent entendre qu'Eli aurait prolongé de deux ans chez Kawa. S'il roule comme ça, OK ! 

Premier podium chez les grands pour Chase Sexton, lui qui aurait très bien gagner sa deuxième course seulement ! Comme quoi, mieux vaut ne pas laisser passer sa chance dans ce sport. Rapide au seul essai, bon en heat, Chase est bien parti en finale, troisième derrière AP7 et Cooper Webb, mais a perdu un peu de temps en se faisant passer par Mister Friese dès les premiers mètres. Pas une friandise... De quoi perdre un temps la roue d'un Cooper Webb plus gamer que jamais. Le temps de se débarrasser du pansement qui colle Friese et le petit Webb était déjà bien loin, sans même parler de ce diable de Plessinger. Malgré ça, une belle vitesse de passage dans les whoops et, en règle général, un flow digne d'un MC de la porte de la Chapelle lui ont permis de reprendre puis déposer le porteur de la plaque rouge, puis d'espérer la victoire jusqu'à... « l''incident » avec Cade Clason. Encore un 50/50 si on veut parler en terme d'assurance. Clason n'a pas des yeux dans le dos, on ne voit pas beaucoup de drapeaux bleus et il « essaye » de laisser passer Sexton après le virage, mais le mal est déjà fait. Sexton, lui, ne doit jamais aller chercher cet intérieur hésitant alors qu'il sait que ça ne fait pas double derrière de l'inter... Bref, torts partagés. En plus, Chase pensait que c'était fini après avoir passé la ligne d'arrivée, c'est pourquoi il ne saute pas le double suivant, offrant ainsi définitivement la victoire à Tomac. Une erreur de jeunesse normale pour un jeune, en fait. Mais incontestablement, CS23 est sur le voie royale pour devenir un personnage central du SX US dans les années qui viennent. Le garçon a tout ce qu'il faut. Et même la classe, sur et en dehors de la moto. Parce que son interview sur le podium, comme après la course où il ne blâme jamais Cade Clason, tous n'en seraient pas capables. On en connaît, non ? Sexton de talent ! 

 
Chase Sexton et son mécano Jade Dungey, frère de Ryan. Il a la classe, ce jeune. 

La faculté qu'a Cooper Webb de se mettre dans les meilleures conditions est en passe de devenir légendaire. Une nouvelle fois, il était quand même un peu scotché en heat, ce qui lui a valu une place plus extérieure qu'il ne l'aurait voulu sur la grille. Pourtant, il a failli holeshoter, et a réussi à tout de suite se détacher du pack en réalisant les premiers enchaînements. Dès lors, game over. Le leader du championnat s'est contenté d'assurer l'essentiel, à base de 2/2/2 dans les whoops. Voici comment on monte sur un podium « en roulant comme une merde ». C'est lui qui l'a dit en conférence de presse, pas moi. Et l'écart de points au championnat qui s'étire comme une gymnaste russe avant l'entraînement. 22 pions, on ne voit pas bien comment la situation pourrait s'inverser, à moins d'une blessure ou une casse mécanique. Et le petit tacle en interview, vous l'avez ? « On va essayer de se remettre au travail pour pouvoir rouler avec Tomac et Sexton la prochaine fois. » Malinx le lynx. 

Jason Anderson, c'est l'exact inverse de Cooper Webb... Le type roule comme un avion, avec un style de fou, mais cette saison, y'a rien qui va. Meilleur chrono de la qualif, vainqueur de sa heat en partant loin avec des temps au tour hallucinants, El Hombre a une nouvelle fois foiré lamentablement son départ et a même perdu un bout de sélecteur dans un accrochage au premier virage. Au-delà du top 10 au premier tour, sans embout de sélecteur, le gars remonte quatrième... Encore un performance XXL pas payée pour Jason, qui n'a qu'un seul podium cette saison à faire valoir. Maigre, au regard de son potentiel. 


La moto de Jason Anderson après la finale... 

Copiez/collez les deux dernières phrases au dessus, puisqu'elles résument très exactement la course comme la saison de Dylan Ferrandis aussi. Parce que tomber au départ, puis rapidement se faire couper en deux par Barcia, avant de passer en revue Ken Roczen, Joey Savatgy, Marvin Musquin, Malcolm Stewart et Aaron Plessinger pour terminer dans la roue d'El Hombre, comment dire... Respect, Monsieur Ferrandis. Du peu qu'on puisse apercevoir à la télé et selon ceux qui étaient sur place, Dylan tuait absolument tout le monde dans les whoops, notamment la série avant le sable. De quoi faire plaisir à DV12 ! Reste une inconnue : DF14 peut-il réaliser ce genre de performance en partant devant ? On a quand même la sensation qu'il est mieux, se lâche plus quand il est loin derrière et n'a plus rien à perdre que quand il réussit un rare bon départ. N'empêche, ça ne retire rien à sa superbe performance. Et on n'oublie pas que l'outdoor et ses manches plus longues arrivent... Au passage, carton jaune, une fois encore, à la réalisation qui ne nous a offert que des miettes de la guerre totale JA, DF, AP, MM... Ça avait l'air bien.  

 
Encore une grosse performance de Dylan Ferrandis, pour un top 5 qu'il a été cherché avec les dents. 

Aaron, Aaron, Aaron... Qu'est-ce que tu as fait, là ? Aucun doute que Goofy était parti pour remporter sa première finale 450, Thrasher style ! AP7 était totalement à l'aise, repositionnant son casque en l'air comme son glorieux prédécesseur au #7, dribblant les whoops comme s'il n'étaient pas là, en totale décontraction. Comme si rien ne pouvait lui arriver... Franchement, j'ai eu mal pour lui qu'une si anodine chute vienne ruiner ses espoirs. La leçon à retenir, c'est qu'il ne faut jamais perdre en concentration, même sur un obstacle aussi facile pour lui. Ou comment perdre en une fraction de seconde le prestige d'une victoire en SX 450 et l'équivalent financier d'un loft de 150 m2 dans une sous-préfecture. Ou d'un château de 20 pièces dans la Creuse, au choix. Du coup, après la chute, c'était tout de suite moins brillant... Sûr que niveau coup au moral, on est sur du bon gros là, genre batte de base-ball en pleine face. Dur. Malgré ce revers, cinquième du championnat avec ce type de course, AP7, déjà courtisé par KTM, va encore faire grimper sa valeur, lui qui est en fin de contrat. 

On va passer rapidement sur le cas Marvin Musquin, peu inspiré sur cette piste. Septième anonyme, c'est un euphémisme de dire qu'on attend mieux d'un pilote de ce talent/calibre. Il est d'accord, d'ailleurs : « Je ne suis pas content de ce résultat », a-t-il déclaré. C'est déjà un premier pas. 

Avec Joey Savatgy, on a là un pilote qui progresse de course en course. Longtemps leader de sa heat, auteur d'un bon départ en finale, Joey s'impose au fur et à mesure comme le « meilleur du reste », à savoir le premier pilote qui ne soit pas 100% officiel, même si sa moto est globalement très proche de celle de Marv' et Coop'. Il part bien, en plus. Cette année de reconstruction est donc entrain de porter ses fruits pour Savatgy. Bien. 

Que dire du cas Kenny... Ses chances d'enfin décrocher ce titre sombrent plus vite que le Titanic depuis Orlando 1. C'est à ce moment que s'est faite la bascule, et depuis, l'hémorragie de points est autant hors de contrôle qu'une pandémie de Covid. Déjà à l'arrêt en heat, il a de plus été accroché au premier virage, avant de roulotter dans le pack, deux secondes moins vite que ses adversaires directs. Du coup, ça doit être le physique, non ? Sauf qu'il signe son meilleur temps au dernier tour, son seul 1'41 de la course... C'est à n'y rien comprendre. D'ailleurs, on n'y comprend rien. Avec Tomac à 14 points derrière, la vraie question est de savoir s'il va terminer deuxième de ce championnat. La malédiction de la deuxième partie de saison a encore frappé. 

Mauvaise course de Justin Barcia, avec des circonstances atténuantes suite à son énorme crash en heat. Se faire recoudre la lèvre juste avant la finale, ça aide rarement. JB51 est de toute façon isolé comme sur une île déserte à sa quatrième place provisoire, il ne craint pas grand chose, à moins qu'AP7 prenne vraiment feu. 

Pas évident de savoir ce qu'il est arrivé à Malcolm Stewart, longtemps dans le coup pour le top 5. Avant de commencer à s'effondrer au niveau des chronos pour terminer lointain 11e. Une journée à oublier. 

À part ça : 

Martin Davalos a encore régalé, en s'offrant un début de heat en fanfare. Qui a, évidemment, tourné au désastre avec des chutes à la pelle derrière. Malgré tout, 12e place pour notre équatorien préféré. 

Kyle Chisholm a été chercher Kevin Moranz, qui part toujours aussi bien, dans le dernier tour de sa heat pour garder son 100% de réussite en finale cette saison. Notez que sa Yam est équipée d'un pot d'échappement FMF, tourne à la bonne essence, a les suspensions adaptées au SX et... c'est tout. 

Nouvelle finale pour Kevin Moranz, qui est décidément un jeune privé à suivre. Par contre, Dean Wilson, lui, a regardé la finale des stands. Dure saison pour Deano, quand même... 

Enfin, Vince Friese s'est encore retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, comme un ministre dans un resto clandé... Sans y être pour rien, il s'est explosé avec ce pauvre Max Anstie. Qui avait lui-même défié la mort en sautant le gros double dans un trafic digne du périph au premier tour. Calmez-vous, les gars, vous allez finir par vous blesser ! 


Toujours dans les bons coups, ces deux-là. 

Catégorie 250 

WHAW ! Vous l'aviez vu venir, celle-là ? Le seul qui puisse dire oui est le jeune Nate Thrasher lui-même, qui a déclaré au micro après sa victoire en LCQ : « Comme j'avais le meilleur temps de ma heat, je dois pouvoir gagner en finale. » Gonflé, pour un rookie qui n'a jamais fait mieux que neuvième jusqu'ici. Et pourtant... La démonstration a été à la hauteur de la surprise : énorme ! Le jeune a attaqué le terrain comme si c'était sec, avec un style à la « El Hombre », mélange d'attaque et de facilité, et ça a marché, là où son coéquipier Justin Cooper, par exemple, avait l'air de débuter la moto à chaque passage dans les whoops. Reste à savoir si l'on vient d'assister à un feu de paille ou à la naissance d'un grand. Comptez pas sur moi pour me mouiller vu ce qu'il avait montré jusqu'ici... En tout cas, il vient à coup sûr de s'offrir un avenir, au moins quelques années. Dans ce sport, c'est déjà pas mal. 


Physiquement, un mix de Romain Dumontier et Tom Cruise. Sur la piste, du El Hombre. Au final, une magnifique première victoire ! 

Justin Cooper a, comme on dit en Normandie, « le cul bordé de nouilles », quand même. Déjà, il aurait pu se faire très mal en heat en s'explosant comme ça devant le paquet. Ensuite, il a su profiter des chutes de Cameron McAdoo et Garrett Marchbanks pour récupérer une deuxième place aussi chanceuse que bienvenue au championnat, sur un terrain où il était aussi à l'aise que mon curé chez les nudistes. 

Cameron McAdoo avait ici une véritable opportunité de reprendre la plaque rouge, mais il est largement retombé dans ses vieux travers, c'est le cas de le dire. PATIENCE, garçon ! Même derrière la télé, on pouvait sentir son trop plein d'excitation. Résultat, il termine derrière son adversaire direct sur une course qu'il doit soit remporter, soit finir deuxième au pire. Et encore, il a de la chance de s'en sortir sans blessures, parce que la cabane qu'il se met en heat est quand même plus que sérieuse. Cameron a le potentiel, mais pour cette année, pas encore la maturité d'un champion. Logique, après tout, on l'attendait plutôt l'an prochain, mais c'est dommage de laisser ainsi filer un titre qui lui a tendu les bras à plus d'une occasion, et qu'il n'a pas su saisir. 

Derrière, pas grand chose à voir si ce n'est que ce Seth Hammaker, lui, apprend vite pour un rookie. À ce rythme-là, McAdoo devra s'en méfier l'an prochain... Kyle Peters et Mitch Harrison l'ont encore joué solide, cinquième et sixième. On aurait aimé voir Hunter Lawrence devant, lui qui avait une bonne vitesse en heat. Septième après une chute au départ, ce sont deux courses de suite où l'Australien perd des points. Le titre s'éloigne, même s'il n'est encore qu'à 13 points de J-Coop... 

Grosse déception pour Garrett Marchbanks, qui était à coup sûr en lice pour, au moins, le podium, avant de se la mettre dans les whoops. GM roule bien, est dans le coup, mais il y a toujours un grain de sable dans la machine... Troisième du provisoire en début de championnat, il est entrain de perdre pied à la sixième place. Espérons que sa performance avant la chute ait quand même susciter un peu d'intérêt de la part des managers ! 


Et si Garrett n'était pas tombé ? Garrett tes conneries ! 

Enfin, la cabane continue inlassablement de tomber sur le chien pour Cédric Soubeyras. Pris dans la chute du départ, c'est une nouvelle quinzième place pour Soub'. Il égale ainsi sa meilleure performance de la saison... À environ deux années lumières de son potentiel, si j'ai bien compté. 

Notez que ce vieux renard de Ryan Sipes était là, et s'est offert la dernière place du LCQ, juste derrière son coéquipier Pierce Brown. Il devait être content, le jeune, de se faire mettre la pression par un semi-retraité. 

Allez, on remet le couvert dès mardi. Yeah ! 

Par Richard Angot. 

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